n° 76 Novembre-Décembre 2021 MÉDECINS | 21
TÉMOIGNAGE
DR ALINE RAMOND-ROQUIN Médecin généraliste au pôle de santé de Craon (Mayenne) et maîtresse de conférence au département de médecine générale d Angers.
J e suis médecin généraliste au pôle san- té pluriprofessionnel (PSP) de Craon depuis 2009, en libéral. Dans ce cadre, j exerce aussi à l hôpital local du sud- ouest mayennais où j hospitalise mes
patients. De plus, je suis maîtresse de confé- rences des universités au département de mé- decine générale d Angers depuis 2019. J y en- seigne et fais de la recherche depuis 2011.
Ces deux casquettes sont très imbriquées. D un côté, j ai vraiment une activité d universitaire tournée vers ma discipline : j enseigne aux étu- diants des aspects propres à la médecine gé- nérale et aux soins primaires. Je suis d ailleurs plutôt investie dans le cadre du 3e cycle auprès des internes qui se destinent à cette spécialité. Quant à mes travaux de recherche, ils portent sur la question de l exercice en médecine géné- rale et des organisations pluriprofessionnelles en soins primaires.
De l autre côté, dans mon champ d exercice, il y a sans cesse des activités universitaires qui s in- tègrent. Je suis, par exemple, maître de stage. À ce titre, j accueille une demi-journée par se- maine un étudiant en 2e cycle et une journée par semaine un étudiant en 3e cycle. Cela fait par- tie de mes missions universitaires mais tout se déroule sur mes jours d exercice clinique. Il y a aussi des projets de recherche qui s organisent sur mon lieu d exercice, que ce soit des internes que j encadre pour leur thèse ou des projets de recherche plus conséquents.
Au quotidien, il y a donc vraiment une intégra- tion de ces activités. Je ne peux pas dire qu une
journée est exclusivement liée à la clinique ou à l universitaire car c est rarement le cas. C est très poreux et c est voulu comme cela car c est ainsi que tout prend du sens. Ce ne sont pas des activités qui n ont rien à voir l une avec l autre, au contraire.
De la même manière, les jours où je suis au PSP, je rends visite à mes patients hospitalisés à l hôpital local, dont je suis le médecin traitant, avant de commencer mes consultations. Cette structure est un outil intéressant : composée de médecins généralistes libéraux qui inter- viennent auprès de leurs propres patients, elle dispose d un service de médecine, de soins de suite, de long séjour. Il y a aussi une maison de retraite. Donc à nouveau, tout est mêlé : je vois mes patients au cabinet ou à l hôpital local. Cette continuité de prise en charge est essen- tielle et elle est facilitée par cet hôpital qui est un plus dont je dispose pour suivre mes patients.
J ai toujours souhaité avoir une démarche ré- flexive : me questionner sur les pratiques, sur la façon dont les patients sont pris en charge, dans le but d améliorer les pratiques. D où mon investissement dans la recherche. Concernant l enseignement, la réflexion est la même. L idée est de participer à la formation initiale des fu- turs médecins généralistes pour offrir des soins de qualité aux patients. Selon moi, former fait partie du rôle des médecins. D ailleurs, la pro- fession est de plus en plus impliquée. Sur ma subdivision, il y a entre un quart et un tiers des médecins généralistes qui accueillent des étu- diants en stage, ce qui est une proportion très importante.
« CE NE SONT PAS DES ACTIVITÉS QUI N ONT RIEN À VOIR L UNE AVEC L AUTRE »