RÉFLEXIONS
EN QUOI LEUR FONCTIONNEMENT SE DISTINGUE-T-IL DES ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ PUBLICS ?
hospitalisation privée agit en complémentarité avec l hôpital public. Nous avons vu à quel point
cette coopération était précieuse au plus fort de la crise de la Covid-19. Il s agit désormais d un acquis majeur. Mais nous connaissons les mêmes tensions que l hôpital public avec nos effectifs : il nous manque 10 % de personnel soignant. Il est urgent d amplifier l effort de formation, en la rendant plus accessible, de ren- forcer l attractivité des métiers de la santé et de proposer des évolu- tions de carrière indépendamment des statuts ou des lieux d exercice. Public et privé sont également confrontés aux mêmes difficultés économiques. Une inflation excep- tionnelle dans le secteur hospitalier conjuguée au ralentissement de l activité hospitalière en raison de la crise sanitaire provoque une baisse des recettes. Afin de tenir compte de cette réalité écono- mique, nous appelons à une hausse tarifaire de 1,5 % et à une dotation exceptionnelle « Inflation ».
a philosophie des Espics en général, et des Centres de lutte contre le cancer en particulier, relève d une
double inspiration : du service public, d abord, pour la prise en charge universelle des patients, les missions d intérêt général et de reste à charge 0. Mais aussi d une inspiration du privé, pour la sou- plesse de la gouvernance, le droit du travail, le mode de gestion agile. Les CLCC ont aussi une gouver- nance médicalisée à double compé- tence, qui pourrait d ailleurs guider les évolutions de la gouvernance de l hôpital public. En effet, la direction associe un médecin et un directeur d hôpital permettant une médecine tournée vers l innovation et l excel- lence et une performance écono- mique et organisationnelle. Les établissements privés à but non lucratif souffrent du manque d at- tractivité des carrières médicales, dans certaines spécialités en par- ticulier. Les médecins sont salariés à 100 %, sans aucune activité libé- rale. L urgence est de rendre les parcours des professionnels de santé plus attractifs. Le secteur de la cancérologie souffre également de fortes ten- sions en radiologie, radiothérapie, anesthésie et médecine nucléaire.
amine Gharbi et Sophie Beaupère ont répondu à cette question en expliquant les spécifi-
cités des établissements de santé privés. En ce qui concerne le Conseil de l Ordre des médecins, ce qui importe réside dans le fait que quel que soit son exercice, le médecin se doit d avoir toujours le même objectif : être au service de ses patients. Il doit être aux côtés de la population environnante, dans un souci de proximité, bien implanté au sein de son territoire. Il se doit de prodiguer les meilleurs soins pos- sibles. De plus, le médecin a pour devoir de respecter les règles de l exercice médical dans le secteur privé ou dans le secteur public. Pour ce qui est des établissements privés, l Ordre intervient au niveau des contrats qui lient le médecin à sa structure afin notamment de lui assurer son indépendance profes- sionnelle et le respect du secret médical.
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Dr François Simon
14 | MÉDECINS n° 78 Mars-avril 2022
Lamine Gharbi
Sophie Beaupère