n° 78 Mars-avril 2022 MÉDECINS | 2322 | MÉDECINS n° 78 Mars-avril 2022
DOSSIER
Conseil national en sera automatiquement informé. « Par toutes ses actions, l institution ordinale s en- gage à contribuer à la lutte contre la criminalité et particulièrement la pédocriminalité », réaffirme le Dr Glaviano-Ceccaldi. Enfin, quel que soit le type de violences, le Cnom souhaite développer les actions de prévention et de sensibilisation pour les médecins comme pour le grand public. « Prendre en charge les victimes dès le début du cycle de la violence doit être notre priori- té », insiste le Dr Glaviano-Ceccaldi.
DR MARTINE BALENÇON, pédiatre et médecin légiste, présidente de la Société française de pédiatrie médico-légale (SFPML)
Début 2022, j ai été conviée à partager mon expertise avec les membres du comité national de pilotage des Commissions Vigilance-Violences-Sécurité. Intégrer les situations d enfants et d adolescents en danger dans la pratique médicale, dans un parcours pédiatrique protégé et adapté à leur vulnérabilité particulière, est un des objectifs de la SFPML. Nous nous réjouissons donc que l Ordre se saisisse de ces questions. Même si la dérogation au secret médical existe depuis longtemps concernant les mineurs, les soignants peuvent se sentir sidérés et isolés face à la pédocriminalité, surtout lorsqu ils sont médecins généralistes et prennent en charge l ensemble de la famille le(s) mis en cause et la/les victime(s). Il est important de rappeler qu on n attend pas de ces professionnels qu ils fassent la preuve d une éventuelle infraction, mais qu ils repèrent et orientent les patients concernés vers une prise en charge pédiatrique protégée et adaptée. À cette fin, l identification sur leurs territoires des cellules de recueil des informations préoccupantes (CRIP), des médecins référents protection de l enfant et des unités d accueil pédiatrique pour enfants en danger (UAPED) est essentielle.
TÉMOIGNAGE
« Il est important de dire aux médecins que c est difficile, mais qu ils ne sont pas seuls »
meilleure protection des victimes et des si- gnalants. A contrario, il n est pas question de complaisance vis-à-vis des violences exercées par des médecins sur des patients ou des in- ternes. « Pour éviter des écueils potentiellement liés à la confraternité, nous avons créé fin 2021 un logiciel ordinal unique de gestion pour le traite- ment des plaintes adres-
sées aux CDOM contre des médecins déviants », rap- pelle le Dr Trarieux. Qu elles portent sur des violences verbales, physiques, gynécologiques ou sexuelles, ces plaintes ne pourront plus rester sans suite et le
« NOUS AVONS CRÉÉ FIN 2021 UN LOGICIEL ORDINAL UNIQUE DE GESTION POUR LE TRAITEMENT DES PLAINTES CONTRE DES MÉDECINS DÉVIANTS. »
Augmentation du nombre de victimes de violences intra-familiales en 2021, avec 157 500 faits constatés sur l année, après des hausses qui étaient déjà marquées en 2020 (+10 %) et 2019 (+14 %) (Source : Ministère de l Intérieur, janvier 2022)
14 %