n° 81 Sept.-oct. 2022 MÉDECINS | 54 | MÉDECINS n° 81 Sept.-oct. 2022
Le soleil ardent du Sud-Est décline lorsqu un vacancier, blessé à la main, se dirige vers les urgences du centre hospitalier de Gassin, près de Saint-Tropez. Sa blessure nécessite quelques points de suture. Mais le patient évite finalement la case urgences. À l accueil, l infirmière l oriente sans hésiter vers le nouveau centre de soins non programmés, situé une dizaine de mètres plus loin.
Ouvert entre mi-juin et mi-septembre, de 10 heures à 22 heures, 7 jours sur 7, le dispositif a été déployé pour faire face à l afflux de touristes estivaux qui met à mal les urgences du département varois. « C est une filière parallèle adossée à l hôpital. Le centre est géré par une dizaine de médecins libéraux et des infirmières. Ils prennent en charge les urgences non vitales. Ces professionnels sont sensibles aux difficultés de l hôpital public et attirés par la récente revalorisation tarifaire de ces consultations hors patientèle », décrypte Michaël Joud, coordonnateur de la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) du Golfe, chargé d animer le projet.
ÉTÉ 2022
Mission flash « Urgences » L été était redouté dans les services des urgences. La mission flash, présentée au début du mois de juillet, avançait 41 recommandations pour tenter de préserver une réponse solide aux soins urgents et non programmés. La médecine de ville a notamment pris sa part. Illustration dans le Var où un centre de soins non programmés provisoire, adossé au centre hospitalier de Gassin, a permis de désengorger les urgences.
À la fin de l été, l éphémère unité de soins de Gassin a rempli sa mission en déchargeant l hôpital des cas les moins graves. « Nous avons accueilli entre 50 et 70 patients par jour », confirme Michaël Joud. Sans le soutien estival de la médecine de ville, le centre hospitalier aurait probablement réduit ses activités aux seuls soins vitaux ou fermé ses urgences la nuit, comme d autres l ont fait en France.
Une solution pérenne ?
Cette organisation peut-elle être pérenne face aux difficultés chroniques du système de santé français ? Pour Michaël Joud, il s agit de la seule envisageable face à la double problématique des urgences saturées par des patients qui ne devraient pas fréquenter ces structures d un côté, et la baisse du nombre de médecins de ville de l autre. « Ces centres ont la possibilité d assurer des soins non vitaux, ponctuels, pour des patients qui n ont pas de médecins traitants ou ne peuvent attendre plusieurs jours avant de décrocher un rendez-vous », poursuit le coordonnateur. En France, six centres identiques ont ouvert depuis janvier pour accueillir des patients en consultation.
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