REPORTAGE
le docteur en santé publique Mourad Souames, res- ponsable médical. Ce bus RATP pas comme les autres est totalement repensé, réaménagé. Au fond du véhicule, une cabine est équipée d appareils pour détecter les troubles vi- suels et auditifs. Au centre, une banquette pour pa- tienter donne sur deux espaces vitrés. Là, les « pas- sagères » du bus discutent avec un psychologue ou un médecin. Une infirmière réalise les dépistages es- sentiels comme le diabète ou l hypertension. Devant, enfin, prennent place un avocat, une assistante so- ciale ou un officier de police chargé de la lutte contre les violences conjugales. « Il n est pas rare que les femmes restent une heure à l intérieur du bus », poursuit Mourad Souames. Anonyme, gratuit, ce dispositif vient à la rencontre des femmes sur leur lieu de vie. Les professionnels
leur apportent des conseils santé en tout genre (de la contraception à la nutrition), comblent les insuf- fisances de dépistage, orientent vers des structures adaptées. « Nous sommes surtout là pour les écouter et faire de la prévention. Nous essayons de les re- mettre sur le chemin du soin », précise Kushf Muham- mad. Quelques mètres plus loin, Marie, habitante du Plessis-Robinson, quitte le Bus en partageant ce même espoir : « J avais vraiment besoin de parler à un psychologue mais je ne serais pas allée consulter dans un cabinet. Je vais essayer d être mieux suivie, mais c est compliqué. J espère que c est un premier pas vers quelque chose de positif pour moi » À l intérieur du Bus, tout le monde l espère aussi.
n° 75 Septembre-Octobre 2021 MÉDECINS | 11
+ D INFOS www.institut-hauts-de-seine.org
En 2021, plus de 80 interventions sont programmées à la ville comme à la campagne. Une flotte de plusieurs bus pourrait se développer progressivement.
Les freins à la santé ? Les problèmes de mobilité, l absence ou la méconnaissance des lieux d accueil spécifiques, les difficultés à obtenir un rendez-vous, les obligations familiales, la barrière de la langue...