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n° 82 Novembre-décembre 2022 MÉDECINS | 2120 | MÉDECINS n° 82 Novembre-décembre 2022

PR BRUNO FALISSARD, psychiatre, professeur de santé publique et directeur du Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations à l Inserm

Nous manquons d études sérieuses pour évaluer l efficacité des pratiques de soins non conventionnelles telles que la mésothérapie, l auriculothérapie... On en parle de plus en plus mais il est difficile d évaluer leur réel succès auprès du public. Comme elles ne sont pas, ou très peu, encadrées, on ne sait ni qui fait quoi, ni qui consulte qui. Faut-il s en alarmer ? En tant que psychiatre, je suis enclin à une vision assez pragmatique : voyons ce qui est dangereux, ce qui est tolérable. La plupart de ces soins non conventionnels s exercent à la lisière de la maladie, dans une zone grise de souffrance à bas bruit qui ne relève pas nécessairement de la médecine. Tant que ces pratiques ne prétendent pas se substituer à celle-ci, elles ont sans doute leur place.

TÉMOIGNAGE

« Voyons ce qui est dangereux, ce qui est tolérable »

entraîner la perte de chance si elles remplacent les traitements de référence, la mise en danger par l administration de traitements risqués mais aussi l escroquerie ou la manipulation en vue d emprise sectaire. Si tout le monde peut être victime d une dérive thérapeutique, les plus vulnérables sont les plus exposés : « Les jeunes parents déboussolés par l arrivée d un nouveau-né, les personnes atteintes d une maladie chronique ou incurable, celles sou- mises à un traitement lourd sont des cibles de choix pour ceux qui promettent des miracles. Les discours ésotériques, mystico-religieux, se nourrissent de la

peur de la mort », pointe le Pr Bruno Falissard.

La dérive sectaire En 2021, 25 % des signa- lements à la Mission inter- ministérielle de vigilance et de lutte contre les dé- rives sectaires (Miviludes) étaient liés au domaine de la santé et du bien-être. « Il existe plusieurs milliers de pseudothérapeutes

autoproclamés qui n ont aucune formation et ne sont inscrits sur aucun registre. Or notre expérience démontre que leurs pratiques s exercent le plus sou- vent au détriment de la médecine conventionnelle,

« DES CONSÉQUENCES SÉRIEUSES VOIRE DANGEREUSES POUR LES PATIENTS »

DOSSIER

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