n° 74 Juillet-Août 2021 MÉDECINS | 2120 | MÉDECINS n° 74 Juillet-Août 2021
DR ALICE PERRAIN, médecin généraliste à la MSP de la Croix-en-Touraine et présidente de la CPTS Asclépios, en région Centre-Val de Loire
« Notre maison de santé s est créée en 2017, sur la base d un groupement de cabinets qui existait déjà. Nous sommes aujourd hui une petite quinzaine de professionnels : cinq médecins, deux infirmières, une psychomotricienne, une psychologue, une orthophoniste, deux secrétaires, une coordinatrice de projet de santé et, depuis l an dernier, une assistante médicale. Avec l ordonnance du 12 mai 2021, les règles fiscales étant simplifiées, il sera plus facile de les salarier. La CPTS s est constituée à la même période. Là encore, sur la base d un collectif existant : plusieurs acteurs de santé, répartis sur trois cantons, se retrouvaient déjà régulièrement pour discuter de leurs difficultés. Quand les textes sur les CPTS sont sortis, en 2016, ils y ont vu un moyen d agir au service des 50 000 habitants de leurs territoires. Ils se sont lancés d autant plus facilement que l Union régionale des professionnels de santé (URPS), très impliquée sur le sujet, proposait aux futures communautés de la région de financer le salaire d un coordinateur pendant les premiers mois, le temps qu elles obtiennent un statut et leurs premières subventions. Ce coup de pouce a été important : mettre en place de telles structures, c est un métier ! Aujourd hui, la CPTS regroupe 350 professionnels autour d une quarantaine de projets : ateliers de prévention dans les écoles ou d éducation thérapeutique auprès des personnes souffrant de lombalgies chroniques, dépistage organisé de la BPCO, participation à la création d un service d accès aux soins, etc. »
TÉMOIGNAGE
« Gérer de telles structures, c est un métier ! »
Reste à voir si cela suffira à convaincre d autres acteurs de se constituer en CPTS : les freins sont moins souvent financiers que liés à la peur de se lancer dans un projet si complexe. « Pour construire ou piloter de telles structures, il faut avoir l âme d un entrepreneur ! » concède le Dr Pierre-Marie Coquet, médecin généraliste et président d une CPTS à Maubeuge (59). Même chose pour les maisons de santé pluri- disciplinaires (MSP), qui peuvent compter une di- zaine à une trentaine de membres. C est pourquoi l ordonnance offre la possibilité de se constituer sous forme de sociétés interprofessionnelles de soins ambulatoires (Sisa) et de salarier, au nom de celle-ci, des professionnels de santé : médecins gé- néralistes ou spécialistes, psychologues, infirmiers en pratique avancée (IPA), etc. Soit à temps plein, soit pour des missions hebdomadaires alors que ces personnes exercent habituellement sur un autre territoire. Les jeunes médecins généralistes étant plus attirés par le salariat, cela pourrait accroître l attractivité de certaines zones géographiques. Les SISA peuvent également salarier directement des coordinateurs de projets de santé ou des assistants médicaux (lire article p. 28-29). Tout cela avec une fiscalité assouplie.
CPTS étaient constituées fin 2021. L État s était fixé comme objectif la création d un millier d ici 2022.
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